Ce rade de quartier est miraculeusement conservé dans son jus (de sangria) depuis 1955. Difficile de faire plus authentique que ce petit Dix Bar et sa cave qui sentent le renfermé, couverts d’affiches patinées par la nicotine. Les clients glissent quelques euros dans la fente, et un jukebox se réveille pour jouer des tubes d’un autre temps, du Goldman, Brassens, Ferré... Les barmans moustachus, bourrus mais sympathiques sont là pour recadrer ceux qui braillent trop fort sur la musique, et pour essuyer la sangria maison qu'on renverse sur les tables après quelques tournées. La carte n'est pas des plus élaborées : à part quelques bières en bouteille et des tartines au chorizo ou fromage, ça sera sangria et sangria ! Elle est bonne, fruitée, pas chère, et on en redemande toute la soirée.
Au sous-sol, une superbe cave accueille les assoiffés, avec là encore une déco qui nous rappelle l'âge du lieu. Ici, on retrouve aussi bien les étudiants du quartier que des clients plus huppés qui vont ou sortent du théâtre de l'Odéon, ou encore des Parisiens perdus dans ce coin du 6e. L'ambiance est détendue, les tarifs honnêtes, dans l'un des plus vieux et des derniers rades populaires du quartier.