C’est une guitoune à peine plus large qu’une tente de test antigénique. À côté des mastodontes de terrasses ménilmontaises (ménilmontantes ?) des environs, on peut presque passer devant les trois tables postées dehors sans rien remarquer. Ce serait dommage ! Car Aimer, dernier-né du groupe Les As (Popine, Bijou…), n'est pas grand, mais il est vaillant. Prenez sa carte de huit créations bien pensées (avec des arachides, du piment d’Espelette, des fraises en pickles…) : elle prouve bien que ce n’est pas le pizzaïolo de Popine qui s’est penché sur les cocktails, mais un vrai pro – en l’occurrence Baptiste Duchamp, affable moustachu passé par les comptoirs de Mio Posto et du Lipstick.
Posé sur la banquette en vaguelette et velours olive, sous la boule à facettes, bercé par du bon hip-hop à l’ancienne, on se laisse tenter par un Butter Faster Stronger, une douceur de rhum « fatwashé » au beurre de cacahouète, bitter cacao et sherry fino (12 €). Ou par un Réponse D, un Negroni qui twiste avec du verjus et une cerise à l’eau-de-vie (12 €). On déniche aussi quelques canons nature comme le morgon Côte de Py de Jean Foillard ou Sous le végétal de Patrick Bouju et Jason Ligas (7 € le verre , 35 € la bouteille). Pour éponger tout ça ? Des petites assiettes Erasmus : houmous, scotch egg, buratta… Bref, pour paraphraser Fabcaro : et si Aimer, c’était de l’amour ?