En plus des Kinder Bueno, l’Italie, pays béni, a apporté au monde l’aperitivo. Cette belle habitude de fin d’après-midi où les Transalpins vident des verres en grignotant des trucs. Ne rigolez pas, on lui doit les délices de l’amertume avec l’invention du spritz, du negroni et de l’americano. Grâce à Amaro, Paris possède enfin son ministère amer. Toutes les recettes des cocktails piochent en effet dans les étagères de vermouth, de bitter ou d’amaro, plus chargées que Pantani dans le Giro.
Installé dans une salle d’un moderniste milanais de bon aloi avec mur terracotta, matrice métallo-végétale au plafond et comptoir en marbre noir, nous voilà prêts à nous colleter avec les expériences liquides proposées par Julie Martin, la cheffe de bar passée par la Mina et Cravan. Attention on croise ici des saveurs très inhabituelles pour des palais non vénitiens : le tellurique Beeterness (téquila, Suze, caramel de betterave au triple sec, Amarot 8, amaro Doragrossa ; 13€), l’oxydatif Ti Amo (calvados infusé au curry, xeres, sirop de pomme acidulé, vin blanc ; 14€) voire le salin cordialita (gin, Amaro 212, sirop menthe wasabi, eau de carottes lacto fermentées ; 13€). C’est bon, mais étonnant. Il est possible de se tourner vers un amari-glace (à choisir parmi la trentaine à la carte) plus accessible. Comme là-bas, tout cela s’accommode très bien de mini tartines aux anchois (7€) ou d’une petite pizza fritta margherita (3€)…