[Cette critique ne concerne que les apéros du jeudi soir]
Dissimulé entre les cimes des arbres et un court de tennis du 16e arrondissement, le cadre de ce bar charme au premier abord. Parfait pour les afterworks d'été puisque situé en extérieur, le Trinquet est pris d'assaut dès 20h et nous rappelle plus les métros bondés que les vacances farniente. Mais on ne peut pas reprocher à un bar d'être victime de son succès.
Pour oublier la masse de gens un rien étouffante, qui ferait perdre la tête à n'importe quel fan de danse collé-serré, rien de mieux qu'un bon verre. Après un périple et des « Pardon ! » à répétition pour accéder au comptoir, la déception nous gagne face aux boissons proposées. A moins d'avoir envie de payer une bouteille à 20 €, il faut choisir parmi un très banal trio d'alcools : sangria, bière ou Spritz. Pour une soirée riche en découvertes, c'est raté.
On espère se rattraper avec les tapas et spécialités basques qui nous avaient fait rêver sur la carte en ligne. Malheureusement, la réalité ne ressemble en rien à ce qui est vendu sur le site : les serveurs proposent des frites (dont le sachet surgelé trône fièrement à côté du frigidaire), des burgers ou des assiettes de charcuterie tout sauf attrayants. Servis à la chaîne dans des barquettes en plastique, les plats nous rappellent les festivals, l'ambiance en moins : malgré un fond sonore électro pas très fin et la promiscuité imposée par la foule, les clients venus en groupe parviennent difficilement à se mélanger. Pour éviter une catastrophe mayo-ketchup (si vite arrivée avec une affluence pareille), on se dirige vers les quelques tables en terrasse, évidemment prises. On se retrouve obligés de s'installer à l'intérieur (ce n'est pas faute d'avoir essayé de réserver toute la journée, en vain).
Le charme de certains bars bien remplis n'opère pas ici et rendra plus d'un client agoraphobe. Un lieu à réserver aux amateurs de boîte de nuit, car c'est finalement plus à cela que ressemblent les apéros du jeudi soir. On a trinqué au Trinquet... Mais pas pour les bonnes raisons.