« C'est marrant, ça a un peu le goût de Big Tasty. » C'est le genre de phrases étranges que l'on peut entendre chez aveK. Lovés dans un confortable siège en osier, on lève un sourcil interrogateur à l'énoncé de cette comparaison par nos voisins de table. Et pour cause, sur la carte point de burger, mais une liste de cocktails. Vérification faite du coin de l'oeil : oui, le jeune homme parle bien du contenu de son verre. On n'arrivera pas à savoir de quel surprenant breuvage il parle, mais voilà qui attise notre curiosité.
On se plonge donc dans la description des cocktails, où les tendances du moment ne sont pas oubliées : du concombre dans le Fresh Time, du gin infusé au thé dans le Pink Tea, de l'absinthe dans le Corpse Reviver. En revanche, on y note une différence de taille avec d'autres bars à cocktails : 8 € le verre, ça reste tout à fait raisonnable et rare pour des créations de barman. Et comme l'horloge n'affiche pas encore 21h, on ne le paiera que 6 €. Alors va pour un Little Marie : vodka, tomates cerises, basilic, sirop de romarin maison et assaisonnement relevé. Est-ce un cocktail ou une salade ? La réponse arrive dans un charmant verre à pied : rafraîchissant, goûtu et épicé, nous voilà ravis par ce choix.
A partir de 19h, le bar commence à sérieusement se remplir. Depuis son ouverture au printemps 2015 dans le quartier Montorgueil, aveK semble être devenu le QG de beaucoup de trentenaires. La déco cosy et dépareillée rappelle celle du Central Perk (mythique café de Friends, pour les plus jeunes), mais dépoussiérée façon Pinterest. De grandes baies vitrées laissent entrer la lumière dans ce lieu plutôt sombre, seulement éclairé par quelques bougies et des ampoules à filament. Le tout donne un style mi-scandinave mi-industriel au bar. On s'y sent bien, et on aurait presque envie d'y travailler en journée en buvant un café – aveK n’ouvre qu'à partir de 18h, dommage.
Si vous voulez commencer doucement l'apéritif par une bière, sachez que la pinte coûte 5 €, encore une bonne affaire qu'il faudra régler à la commande au bar. Que les inconditionnels du mojito ou de la caïpirina se rassurent, vous pouvez également demander des cocktails classiques. Mais comme il est précisé sur la carte, ce sera seulement « si vous voulez faire pleurer le barman ».