Est-ce le karma (ou une sépulture indienne au sous-sol ?), mais Bamboo a démarré sa vie de bar à cocktails avec quelques bâtons dans les roues : un nom qu’on peut facilement confondre avec le Bambou, un lieu sans intérêt posté à 300 mètres de là (histoire de duper le chroniqueur), une ouverture (sans licence IV !) en octobre 2020 juste avant le deuxième confinement et une très discrète devanture dépourvue d’enseigne. Le bébé de Yann Tesnier, passé par le Prescription et le UC-61, revient de loin.
La petite salle gentiment indus’ avec comptoir béton, verrière et velours fait dans le simple et cosy ; la bande-son délaisse Philippe Lavil pour du hip-hop ricain (bon point) et Yann montre qu’il en a sous le pied côté connaissance des spiritueux. Le gars propose ainsi des créations originales à base de xérès, comme ce rétro Mono mélange de pedro ximenez, Byrrh, vermouth et thé noir – des recettes peu alcoolisées histoire de se donner bonne conscience pour le Dry January. Celles et ceux qui tournent le dos et lèvent le coude à cette tendance peuvent aussi trouver des verres plus charpentés (mais équilibrés) comme le Saugeons le Monde, un sour bien amer au gin infusé à la sauge, manzanilla, citron et aquafaba (récupérée des pois chiches utilisés pour les petites assiettes de houmous #COP25). Le coût ? Modéré avec des verres à partir de 10 €. Autant dire que Bamboo tient le bon bout.