Décidément, le Japon n’arrête plus d’inspirer les comptoirs parisiens. Après le futuriste Omasaké, l’audiophile Mesures et le gourmand Minore, voilà le feutré Saka. Aux manettes de cette élégante adresse pierre, bois et lumière tamisée d’une douzaine de places, on trouve Frédéric Paolini, nippophile 3e dan en veste blanche, qui a œuvré dans le silence ouaté d’Ogata. Son but avoué ? Atteindre le niveau ultime du service à la japonaise, anticiper les désirs des clients en conservant une discrétion de ninja. Cela correspond bien à sa nature discrète et efficace mais peut troubler le chaland quand il répond à une question qui ne lui était pas spécialement adressée !
Reste qu’il propose une carte de cocktails ramassée d’un équilibre fou comme ce Scottish Hunter (scotch Islay, Drambuie, sirop de gingembre) puissant et épicé au goût fumé délicat, ou le frais et herbeux Emerald Splash (umeshu, Chartreuse verte, tonic). A noter que la glace est taillée par le patron tous les jours à partir d’un gros bloc pour garantir un contrôle total de la dilution des potions.
On accompagne cela de superbes collations japonaises (les otsumami) à prix tenus : aubergine rôtie et miso, tronçon fondant de daïkon, salade de racines de lotus ou trio de gyozas dodus. Une parenthèse japonaise réussie !