Pour qui ? Ceux qui veulent rejouer la scène d'un vieux film. Ou qui s'imaginent dans le Paris de Modiano.
Plat culte ? La terrine du jour, foie de volaille et fruits secs
Le film mettrait en scène un étudiant bouclé, grand, bandoulière posée sur la table en train de boire un chocolat chaud, un couple de vieilles amies, 70 ans, chic, les cheveux gris, le foulard en soie bien noué autour du cou, occupées à souffler sur leur thé, un professeur, la cinquantaine, qui aurait gardé son imperméable et qui lirait son journal froissé, et deux copains thésards, pantalon en velours élimé, gavroche en tweed sur la tête, occupés à parler politique à grand renfort de vin rouge.
Il se passerait rive gauche évidemment, dans le Quartier latin même, tiens. Dans un café, un vieux café avec son zinc, ses plats bistrotiers, ses tables en bois, ses ardoises barbouillées à la craie. Il y aurait encore du jazz en bande-son, et un serveur qui ressemblerait étrangement à Denis Lavant.
Ce serait le début de la soirée, un jour vers la fin de l’hiver, une fille s’y réfugierait pour attendre un ami, elle boirait un ballon de rouge de Loire. Oh et puis elle commanderait aussi la terrine du jour, foie de volaille fruits secs pour patienter. Elle penserait : “C’est drôle, j’ai l’impression d’être dans un vieux film français, dans une chanson de Christophe, dans un roman de Modiano.”