En 2020, on avait vu le chef Sho Miyashita et son comparse Jérémy Mégaly, au volant de leur food truck Munchies, balancer des drifts enfumés sur le parking de nos fringales. Depuis, ils ont garé leurs casseroles entre les murs à vif de ce troquet de briques à banquettes en skaï électrisé par une énergie radicalement hip-hop. Ça donne un izakaya (bar à tapas nippon) insolent qui marie les japonités, la junk food et le deluxe.
Midi ou soir, on s’envoie baguette au poing de nerveuses petites assiettes : poêlée d’eryngii, ces champis beaucoup plus amicaux que ceux de The Last of Us (12 €) ; aubergines toniques sauce katsuobushi (copeaux de bonite séchée, 8 €) ou okonomiyaki, l’omelette japonaise lestée de bacon, chou blanc, poireau, mayo et sauce bulldog, meilleure amie du salaryman affamé (15 €). En milieu de carte, le niveau de jeu monte d’un cran : aile de raie vapeur à émietter et plonger dans une sauce ponzu au chili oil (22 €) ; tataki de bœuf sauce chimichurri (16 €) et, parfois, un kiffant tonkatsu pané aux Doritos aussi régressif et rassurant qu’un pyjama dinosaure en pilou.
Au dej seulement, on peut aussi harponner un donburi, ce calfeutrant bol de riz augmenté, notamment, de bœuf haché, d’un œuf coulant et de cébette (14 €). Ici, on boit avec son temps : cocktails à la pression comme ce Highball au shōchū (10 €), blanc nature d’Alsace (38 € la bouteille) ou inévitable bière Kirin (4 € le demi). Bref, un cool bistrot saveur wasabi : un wasabistrot !