Rangez les godasses, sortez les godets ! La cave Delicatessen qui nous en tire-bouch’ un coin depuis 2016 enfonce le glou ! Mireille (la patronne), Gabriel, Emma et les autres viennent de retaper l’étroite cordonnerie attenante en infinitésimal troquet à vieux tableaux, palissade grattée et enseigne d’origine. Résultat ? On a la réjouissante impression de boire des coups dans une boîte à chaussures.
Depuis la kitchenette, c’est le chef irlandais Hugh Corcoran (ex-Pères populaires) qui pose des rustines simples et jolies sur les appétits troués : œufs et mayo choyée aux anchois (6 €), radis acidifiés à la grecque (6 €), asperges vertes sous une moumoute de pecorino (9 €), artichauts vapeur à déconstruire et vinaigrette (9 €), sandwich toasté au fromage (10 €) et, en plat chaud, une daube de bœuf à la provençale qui a mijoté aussi longtemps que les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle (16 €).
Et à boire, toute la mer de vin vendue à côté ! On va chercher soi-même sa boutanche que l’on revient vider sur mange-debout contre un droit de bouchon de 10 €. L’autre jour, un chenin ample de Robinot (36 €) – parmi plein d’autres stars du pinard mais aussi des petits jeunes qui débutent. Et comme Delicatessen recèle une collec de flacons en 150 cl, souvenez-vous de ce bon mot de Churchill : le magnum, c’est le format idéal quand on est deux et que l’autre ne boit pas. Sacré Winston.