Dans Pink Flamingos de John Waters, la mythique Divine léchait goulûment une crotte fraîchement sortie d’un caniche. Autant dire qu’on avait hâte de voir ce que donnait un bar sur le thème de cette drag-queen trash, monument de l’underground déglingué ! Bon, en vrai, le lieu monté par Nicolas Munoz (Bisou) s’appelle comme ça en rapport avec la rue de Paradis et la Comédie de Dante. Plus lettres classiques qu’alternatif ricain donc ! Qu’on se rassure, pas besoin d’avoir fait khâgne pour apprécier l’atmosphère pétaradante de ce bar à murs grattés, tables en marbre et boule à facettes obstinée sur fond de hip-hop à fond les ballons !
Au menu pop, des cocktails sympathiques (10-13 €) sortis des shakers de Caroline Noirbusson, comme ce Xochiquetzal (mezcal, vodka, distillat de piments, sirop de carvi) plus facile à boire qu’à prononcer, ou le frais et sucré Bassorah mixant gin, cachaça, rhum et soda de betterave maison, citron et miel. De belles intentions et des ingrédients bien choisis pour des verres manquants parfois un peu de punch.
On éponge avec une carte food bien régressive (nachos, poulet frit coréen, dés de tapioca)… Bonne nouvelle : les vastes banquettes en demi-cercle peuvent accueillir sans sourciller les bandes de copains. Et si vous voulez quand même votre petite dose de salace, allez faire un tour aux toilettes et tendez l’oreille !