Oubliez la Leffe et les olives vertes pour l'apéro. Tirez un trait sur les cacahuètes huileuses et les gâteaux apéro mollassons. Visez plus haut, pensez lomo, cecina et jamon Trévelez, et imaginez le tout accompagné d'une Pale Ale brassée dans votre quartier. Bonne nouvelle pour les amateurs de chorizo bellota, le plateau de charcuterie vit actuellement une nouvelle jeunesse du côté de Jules Joffrin. C'est là, à quelques pas de la mairie du 18e, que quatre jeunes hommes dans le vent (deux Espagnols, un Mexicain et un Français) ont ouvert leur charcuterie et cave à bières El Tast. Un Q.G. au nom plutôt bien choisi (« le goût » en catalan), lumineux et spacieux où l'on vient à l'heure du déjeuner croquer un sandwich de manchego (4,80 €) ou après le boulot s'offrir un apéro haut-de-gamme à base de planche de charcuterie ou fromage (de 7,10 € à 24,80 €, selon la taille du plateau).
Sur le carrelage de cette ancienne boucherie, on ne sert d’ailleurs que du très bon jambon ibérico et de la bière majoritairement francilienne. Les yeux qui brillent devant les étagères remplies de flacons houblonnés, on a du mal à se décider. Plutôt Batignolles, Levallois ou Montreuil (4,60 €) ? Vous êtes perdu devant le choix pléthorique ? Deux solutions s’offrent à vous, soit vous consultez le tableau de recommandations écrites à la craie (derrière vous), soit vous cherchez quelques suggestions au comptoir. Jamais avares de conseils, prêts à vous expliquer dans les moindres détails ce qui rend le jamon ibérico si spécial, les propriétaires proposent un service à la fois chaleureux, tranquille et connaisseur.
On repart donc avec une énorme planche ibérique à partager pour 24,80 € et servie avec du pain frais et de la tomate à la catalane. Un plateau gigantesque serti de fines lamelles de jamon ibérico recebo excellent, de chorizo bellota divin, de salchichon cular époustouflant… Du gras mais plein d’arômes. La viande fond sur la langue, après quelques morceaux on lévite littéralement. Vous l’aurez compris, on est tombé amoureux d’El Tast, et depuis on a du mal à quitter la cecina des yeux.