Comme Damso, mes sentiments dansent la macarena au moment de m’étaler sur le Fat, nouveau bar du Marais dédié à la culture hip-hop. Planqué dans la discrète rue de Beauce, le Fat (comprenez « French Art Touch ») vous en met plein la gueule d’entrée. Du street-art qui dégouline des murs et une sono qui crache du Nelly, Snoop, Ja Rule et autres patrons du hip-hop sauce 1990/2000. Parfait pour les partisans du fameux « le rap c’était mieux avant ». Quelques tracks électro aussi, histoire de contenter un max de tympans. De bonne guerre même si le lieu y perd un peu de son identité.
Pour blinder son gosier, on sirote un cocktail honnête au tarif raisonnable (10 €) et au nom folklo (cœur avec les doigts pour le Modafoka) ou une binouze à siffler dans un godet rouge façon teuf de confrérie américaine. Côté solide, street-food à la carte : pizza, burger ou encore hot dog (génialement renommé « DoggyStyle »). A l’heure de vidanger, profitez des plaisirs visuels qui tapissent les murs des toilettes. Ryan Gosling, Ryan Reynolds et Tom Hardy pour madame. Emily Ratajkowski, Jessica Alba et Vida Guerra pour monsieur.
Au Fat, on mise aussi sur une bonne dose de fun. Terrence et sa clique fourmillent d’idées en tout genre. On peut ainsi s'essayer à une partie de Beer Pong pour une franche déconnade ou assister à des performances de graffeurs, tatoueurs, DJ et rappeurs. Mais comme la perfection n'existe pas, on regrettera l’atmosphère (trop) policée, plus proche d’un after-work que d'un repaire urbain. Tandis que - et malgré un bel effort - la déco aux airs de loft new-yorkais séduit par son originalité autant qu'elle souffre d'un manque d’authenticité. Mais dans l’esprit, c’est certain, le Fat mérite sa street’cred.