Giclette… la perfection au masculin ? Non, rien à voir avec le célèbre slogan qui rasait de près dans les années 90. Derrière ce blaze éclaboussant et un rien grivois se cache le nouveau barav de Guillaume Dupré, vu derrière le comptoir de feu Goguette, associé à Kaori Endo du Petit Keller.
Le zigue a posé son armoire à quilles rétroéclairée et sa dizaine de tireuses dans un local dépouillé avec enseigne de sex-shop 70’s, discrètement planqué derrière une vitre plus embuée que les lunettes d’un hypersensible lors d’une rediff de Rox et Rouky. Dans les verres, des pifs à la pression comme ce muscadet glouglou de Couillaud (5 € le verre) ou ce carignan pulpeux de Yahimi (6 €) ; et une palanquée de bouteilles pour les soifs moins incontinentes : clair grolleau angevin de Stéphane Rocher (15 €), gouleyante syrah ardéchoise de Gérald Oustric (29 €), soyeux assemblage grenache-mourvèdre roussillonnais du domaine Yoyo (32 €)… Plus droit de bouchon de 9 € (15 € pour les magnums).
On peut éponger ces giclettes à coups de classiques frometons et charcutailles bien senties (5-15 €) mais on leur préfère les nipponeries signées Mika Inaba : jolis inari, pochettes de tofu frit fourrées de riz vinaigré, câpres, kombu et coiffée d’anchois de Cantabrie (6 €) ; bons makis aux crevettes roulés minute (12 €) ; onigiri (boulettes de riz) grillés dans un maternant bol chaud de légumes au curry japonais (10 €) ; chimériques mochis croisés avec des gnocchis et saucés de mayo au wasabi (6 €)… Bref, un chouette bar à jajaponais !