La rue René Boulanger est devenue en quelques années un bon filon en matière de restaurants, bars et bistrots. A l’écart de la place de la République, on y trouve notamment Inaro, un bar à vin de petite taille, à la déco boisée et aux bouteilles alléchantes. « Vous avez réservé ? » demande Johan, l’un des gérants, qui malgré notre réponse négative nous propose tout de suite une table du fond, avec ses tabourets et son fauteuil en cuir presque trop cosy – si vous êtes nombreux, pensez toutefois à réserver ! Pour se mettre en bouche, on commande la cuvée locale, un Corbières de chez Inaro qui se révèle excellent. Tout de suite, Johan nous explique le concept du lieu qu’il a ouvert avec son associé Pierre-Alexandre : un bar à vivre, pour refaire le monde autour de produits de qualité selon les arrivages, les envies, la disponibilité des petits producteurs. Pas de carte fixe, plutôt des « indications » en fonction du prix. Les planches sont à panacher entre charcuterie, fromage et fruits de mer, avec quatre choix : 6 € (« Je passe dire bonjour »), 10 € (« Promis, je reste qu’une heure »), 15 € (« Ce soir, je refais le monde »), 27 € (« D’accord, je partage tout »).
Côté vin, idem avec trois prix pour « du bon », « du meilleur » et « de la balle », chaque catégorie se déclinant pour un verre, un pichet ou une bouteille. Si vous n’êtes pas au top financièrement, le premier prix suffit largement à boire du très bon vin avec une bouteille à 22 €. Mais là où vous serez sans doute bluffés, c’est avec la qualité des planches (notez qu'il est parfois plus rentable de prendre deux moyennes qu'une grande). Chaque produit est scrupuleusement décrit par Johan, qui fait ses emplettes chez des petits indépendants à travers l’Europe. En ce moment, Inaro se fournit chez le fameux Espagnol Arturo Sanchez en cecina de bœuf, en coppa et en lomo, des purs délices. Pour le fromage, il nous fait goûter une belle tomme à l’ail et aux herbes de Provence, ainsi qu’un délicieux Pithiviers au foin. Tout ça accompagné de pain, d’huile d’olive du delta de l’Ebre et de fleur de sel de Beauvoir-sur-Mer… de quoi donner une autre dimension gustative au repas.
Quand on l’interroge, Johan raconte avoir bourlingué en stop à travers toute l’Europe durant sa jeunesse, une manière efficace de se faire un beau carnet d’adresses. « Je m’arrêtais chez tous les petits producteurs de charcuterie, de vin, de fromages, de viande… explique-t-il en s’animant. Plusieurs années après, je me suis dit qu’il fallait que j’en profite, de ce carnet, que j’ouvre un lieu pour faire partager ma passion. » Du coup, c’est l’auberge espagnole chez lui. Après avoir lorgné du côté de l’Espagne, c’est en Italie qu’il promène son panier pour la rentrée, proposant du saucisson aux truffes, du jambon de San Daniele et de la coppa di Parma. Il nous reste encore plein de choses à goûter chez Inaro, des spiritueux aux desserts, une bonne excuse pour y remettre les pieds et les papilles.
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