Pour qui ? Un(e) date XS et agoraphobe
Boire quoi ? Un herbeux et inédit Nausikaa (gin à la quinine, pesto, vermouth, liqueur de mastiha)
La disparition des cabines téléphoniques rend bien plus compliqué les métaphores sur les petits lieux. Ecrire que le Jefrey’s, sis à quelques numéros de l'Experimental Cocktail Club, est grand comme 200 smartphones, ça ne parle à personne... Bref, voilà un bar typique du quartier Montorgueil : devanture large comme une main pour un espace biscornu, entre pierre de taille et poutres apparentes. Accoudé au comptoir de bois noir avec deux autres clients, on a l’impression de déjà bien remplir ce boudoir néo-années 30, le reste étant occupé par de conséquents Chesterfield et une mezzanine interdite aux basketteurs. Heureusement que le papier peint à motifs argentés, lui, ne prend pas trop de place.
Côté cocktails, après un an et demi de gestation, Benjamin Nolf (passé par le Plaza Athénée) a accouché de son chef-d’œuvre, une mini-carte de douze créations de haute volée sur le thème des tatouages illustrée par autant d’artistes de l’aiguille. On ouvre avec un délicat Clumsy Handz tout en retenue, tel le salaryman trinquant avec son CEO (saké, whisky, liqueur de yuzu, liqueur de fleur de cerisier, citron yuzu). Un Noble Needle (mezcal infusé au poivre rose et au thé, Martini bitter, vermouth, charbon actif), twist de Negroni noir comme la nuit, confirme que le Jefrey’s, on l’a dans la peau !