Et voilà, Combat n’est plus seul sur le ring des bars à cocktails du quartier. Derrière un blaze anglais et une façade poussin, Kissproof fait souffler rue de Belleville un vent venu d’Orient. De Beyrouth pour être précis. Les tauliers, Michel Abou Merhi et Elie Nehme, serial entrepreneurs qui ne comptent plus leurs comptoirs au pays, en ont fait le décalque de leur Kissproof beyrouthin : néon rouge, bande-son rock indé et mélange de cocktails et de petites assiettes. Au shaker, on retrouve même Ralph Samaha, bartender de là-bas.
Logiquement, le petit bar est devenu en un clin d’œil le rendez-vous pétaradant de la diaspora des étudiants libanais, nostalgiques des nuits de Badaro. Mais même si vous n’êtes pas un familier, il y a moyen de passer un bon moment au Kissproof. La carte des cocktails (12 €) propose d’agréables twists levantins de classiques de la mixo. Ainsi, le Pink Sheeps of Beirut, un daïkiri doux comme un loukoum à base de rhum infusé à l’hibiscus et d’arak, ou le Lipstick pour les Hommes, qui mixe calva, sirop de myrtille, poiré et orgeat de pistache. Le bar dispose également d’une belle collec d’absinthes. Enfin, on n’apprend pas à des Libanais à faire des mezzés. De la cuisine ouverte partent labné fumé et stracciatella (9 €) ou patates et shiitakés à la mayo noire (12 €) voire un sandwich au poulet, coriandre et chipotle (15 €). Bref, un spot à apéro de oof.