Ce bar a été testé anonymement par un de nos journalistes.
Sur le papier, le principe a l'air plutôt rigolo. « Bar à bières avec tireuses en libre-service » : voilà qui semble intriguant. Au comptoir, on nous remet une carte magnétique que l'on crédite de la somme que l'on souhaite. Puis on l'utilise pour goûter différentes bières en se servant soi-même, la consommation étant décomptée au centilitre. Chouette programme en perspective. On s'imagine déjà papillonner entre les différentes tireuses, découvrant des breuvages inconnus, savourant des bières du monde entier. Mais la réalité s'avère tout autre...
Tout d'abord, l'accueil n'est pas des plus chaleureux dans ce pub tout en longueur, perché en haut de la rue Valette (à deux pas du Panthéon). On s'attendait à être reçus par des spécialistes du houblon qui nous auraient fait partager leur passion. A la place, une serveuse déroule son explication d'une voix fatiguée. Quand on lui demande des précisions sur les bières, elle ne sait pas nous répondre. Première déception, qui grandit lorsque l'on découvre les noms inscrits sur les tireuses : Grolsch, Triple Karmeliet, Saint Stephanus. Pas qu'elles soient mauvaises, mais point de vue surprise et découverte, on repassera.
Et ça continue lorsque l'on cherche des yeux les fameuses tireuses en libre-service : il n'y en a que quatre, dont une qui ne fonctionne pas. Elles sont disposées sur les comptoirs utilisés comme tables le long du mur. De fait, des groupes d'amis se forment autour et squattent les appareils. Impossible d'aller se servir sans déranger tout le monde. Du coup, beaucoup de clients commandent au comptoir, comme dans un bar normal.
Comme on ne veut pas être venus pour rien, on joue des coudes pour accéder à une tireuse. On place notre carte sur le capteur signalé par un autocollant sur la table. Un écran est relié à la tireuse mais il ne fonctionne pas, impossible donc de savoir en temps réel le crédit restant sur notre carte. Quand on arrive à zéro, la tireuse s'arrête automatiquement. L'un des convives, plutôt sympa, nous indique comment s'y prendre « pour éviter de payer trop de mousse ». Une affichette nous donne quelques infos sur la bière, mais on n'a pas le temps de s'attarder, le prochain veut se servir...
La Tireuse a au moins pour qualité de servir de la Triple Karmeliet à 5,50 € la pinte en happy hour (4 € pour la Grolsch). Mais pour réellement découvrir et déguster de la bonne bière, on ira ailleurs.