« Du Beaujolais nouveau ? Ah non, je n'ai pas ça. Je fais plutôt du bon vin chez moi. » Le patron rigole. Cette année, on esquivera donc l'éternel débat « banane ou cassis ». Pas de dégustation du dernier-né des beaujolais, mais du vin, du vrai, à l'Atelier du Bouchon. Ce bar à vins a ouvert en juin 2015. Coincé entre une vieille porte cochère et un peep-show, il symbolise à merveille le renouveau de la rue Saint-Denis. Des fleurs débordent du premier étage sur la charmante devanture d'un bleu profond. Derrière le large logo qui recouvre la vitrine, on devine une ambiance très cosy avec tables, chaises et murs en bois. Quelques petites touches contemporaines apportent un peu de peps, comme ces lustres faits de casiers à vins qui diffusent une lumière tamisée.
Un coup d’œil à la carte divisée en trois sections : blanc, rosé, rouge, servis au verre, au pichet de 50 cl (pour certains) ou à la bouteille. La sélection change très régulièrement, au rythme des découvertes du patron. Résultat, du vin français - issu de tous les terroirs - au vin étranger, il y a de tout parmi la vingtaine de bouteilles au choix. On est un peu déçu de ne trouver aucune explication pour guider notre dégustation. Seules l'appellation et la cuvée sont indiquées, pas même l'année. Et surtout aucun détail sur le type de vin, les cépages ou le goût. Heureusement, le propriétaire des lieux nous conseille avec plaisir. Quand on lui demande un blanc sec et minéral, il nous oriente vers le bellingham, venu d'Afrique du Sud. Bonne pioche, surtout à 6 € le verre bien rempli. Puis on se laisse tenter par un tempranillo, un rouge espagnol léger, très satisfaisant (19 € la bouteille).
Avec ça, on décide de grignoter quelque chose. La spécialité de l'Atelier du Bouchon, c'est de proposer de bons produits de la mer : huîtres (22 € la douzaine), sardines à l'huile de homard et différentes rillettes (10 €). « Côté terre », un croque-monsieur au jambon truffé (12 €) et surtout des planches de fromage et charcuterie (12 € la petite, 24 € la grande). On trouve ça plutôt cher. Puis on goûte : andouille de Guéméné, beurre truffé, jambon à l'os, fromage de brebis, il n'y a que des produits de qualité, servis en quantité généreuse. On comprend alors pourquoi le lieu se nomme « bar à vins gourmet ». Au final, on s'en tire pour une vingtaine d'euros chacun. Très raisonnable pour une expérience gustative des plus délicieuses.