Ils sont rares, les bars à vins capables de faire l’unanimité comme Le Barav. Caché au sud de la place de la République, à une encablure des bureaux de Libé, l’endroit jouit d’une situation privilégiée, face à une rue si calme que la terrasse peut déborder dessus. A priori, rien ne le distingue pourtant d’autres bars/restaurants similaires : clientèle un rien bourgeoise qui se presse en masse dès qu’elle a fini son dernier power point, tables hautes d’un côté, tables basses de l’autre, menu de brasserie ordinaire et sélection de vins de petits producteurs à prix abordable. Alors pourquoi un tel engouement ?
L’isolement relatif du Barav joue en sa faveur, c’est certain, mais pas seulement. Les prix de la carte, très attractifs, en font une adresse au fort bon rapport qualité/prix. Exemple ? 12,50 € le steak tartare, 10 € l'assiette de pâtes, le parmentier de canard confit à 14 € constituant le plat le plus cher. En entrée, on opte pour une terrine de porc au piment d’Espelette à 5,50 € qui permet de patienter en attendant d’avoir une table. Qu’on se le dise, à moins d’arriver à 18h, il faut réserver si l’on souhaite dîner, quel que soit le jour de la semaine. Le choix de la bouteille se fait dans la cave du Barav, située juste à côté. Ici, le gérant connaît ses crus par cœur et nous recommande finalement un Château de la Selve Serre de Berty 2009, un Coteaux-de-l’Ardèche aux tannins complexes et puissants. Avec sa robe couleur cerise et sa bouche gourmande, il accompagnera parfaitement notre repas vespéral. Ajouter 5 petits euros de droit de bouchon au prix des vins de la cave pour obtenir celui en salle.
Côté cuisine, on ne s'enthousiasmera pas pour un tartare honnête et des pâtes un peu chiches en pesto. Il ne faut pas chercher de raffinement gustatif au Barav, plutôt une ambiance chaleureuse, des vins de qualité et une équipe aux petits oignons, qui ne vous laissera pas en carafe, contrairement à votre rouge.