Pour qui ? Les grandes tablées de quinze personnes qui aiment la terrine et le bon pif.
Plat culte ? Des œufs mayo et une bouteille de rouge
Superbe, le lieu l’est sans aucune hésitation : un immense espace couleur menthe très haut de plafond, des produits d’épicerie, des bouteilles de vin aux murs et une immense table au milieu, où venir se sustenter de 11h à minuit. Ordinaire ? Plutôt, comme il se fond dans la tendance des tables parisiennes bien sourcées où l’on mange aussi bien que l’on boit entouré du beau, du bon, du bon goût quoi. On n’en attendait pas moins de cet espace monté par Sébastien Demorand, critique gastronomique émérite, et son associé Cyrille Rossetto, « anciennement dans le digital ».
A manger ici ? Une sélection de petites assiettes qui changent régulièrement, réparties entre En-cas / Vert / Mer / Chair / Desserts. Ce jour-là, des œufs mayo soyeux, de délicieuses croquettes de canard dodues relevées par une sauce et du choux chinois, un minestrone de légumes avec de la stracciatella et cette huile d’olive sublime ou des troffie (pâtes) à l’ail, au persil et au citron, assaisonnées au poil mais trop chères pour un plat aussi simple (10 € le petit bol). A glouglouter ? Que du nature, comme ce blanc Alsace minéral et fruité de Philippe Brand, joliment intitulé "Liberté de la presse".
Tous les menus sont concoctés à partir des produits d’épicerie disponibles sur les étagères : confitures bio (8,50 €), pâtes italiennes à la farine (5 €), haricots secs Borlotti (6,50 €) ou foie gras de canard (28,50 € les 180g)… Et une sélection de fromages au lait cru alléchante, mais avec des prix annoncés par 100g : 3,50 € les 100g de livarot ou de reblochon fermier, soit environ 15 € le fromage entier ! Dieu sait qu’on aime les bonnes choses et le lait cru mais un claquos à 15 balles n’est pas à la portée de toutes les bourses ordinaires... Mieux vaut faire un gueuleton sur place ou emporter une bouteille de pif à prix plus réglo.