Pour qui ? Les gens sympas qui aiment bien manger sans se ruiner... Et ceux qui sortent aussi le lundi !
Pour quoi ? Des petits radis, un pig-mac et une Demory.
Tout en bas d'Oberkampf, loin des beuglements du haut de la rue, une petite fille jolie comme un cœur et un grand dadais posent leurs pieds l'un devant l'autre à grands coups de « chou » et de « fleur ». Leurs orteils se rencontrent devant les grandes baies ouvertes d'un bar-restaurant ouvert le lundi, peuplé d'habitués. L'enfant crie, elle a gagné ! Nous, on se pose au bord du trottoir, sur une table haute, parmi les banquettes bordeaux, les tables à pied en fer forgé et les affiches de Jacques Tati. Une atmosphère surannée se dégage de ce bistrot parigot qui fait écho à la ballade musette de Bourvil "Le Petit Bal perdu". On découvre avec ravissement une jolie carte à picorer : d'ingénieux radis à la croque au sel (2 €), un petit burger au cochon, gourmand comme par permis (5 €), un petit fish (sans chips) accompagné d'une sauce tartare savoureuse (5 €) et des croustillants de gambas aériens à la sauce thaï (6 €). Tout est bon et tout est fait maison : c'est pas cher payé pour se régaler ! On arrose tout ça d'un verre de jaja du pays d'Oc (3 € en happy hour), ou pour faire plus local, d'une pinte de Demory ou de Belle Rose (8 € et 7 € les 50 cl). A la fin de notre pique-nique, tandis que les tables se remplissent, on papote gaiement avec la serveuse, puis on se laisse tenter par un cognac avec le patron, André-Frédérique. On taquine sa fille, Louise-Cécile et on finit par discuter des prénoms composés chelou. Quoi ? Vous pensiez que ça n'existait pas les Jennifer-Maéva ?