Le Social Bar

Pour qui ? Les timides pas si timides
La bière culte ? Une pinte de Gallia

Ca aurait pu être un slogan politique ou une proposition extraite d’un programme électoral. Il n’en est rien. « Tisser du lien social ! », voilà la vaste ambition du Social Bar, un établissement un brin exigu qui se transforme en véritable laboratoire de rencontres. Le constat est simple : « Dans les bars à Paris, les gens ne se parlent pas, sauf peut-être ceux qui sont vraiment extravertis. Discuter, c’est ce qu’on veut faire ici. » Pour cela, Renaud et les 174 autres proprios ont imaginé un programme pantagruélique d’activités pour délier les langues. Et ça marche !

Après avoir franchi la porte, plusieurs personnes nous abordent avec convivialité tout en devinant, à notre moue, qu’on n’est pas un habitué des lieux. Passé quelques présentations, un(e) inconnu(e) nous scotche sur le dos une étiquette en forme de verre, préalablement complétée de notre prénom, notre réincarnation rêvée et notre insulte préférée. Pas super original et pourtant, hourra, la conversation peut s’engager. Idem au moment de payer : alors qu’on a plutôt misé sur les bières parigotes (pinte de Lagger ou Brasseurs du Grand Paris à 7 €), on peut réduire le montant de l’addition d'1 € si un(e) inconnu(e) obtient pour nous le chiffre 1 ou 2 aux dés. Ce qu'elle a fait ! On vous passera les autres activités, notamment celles qui incluent un micro et notre voix foireuse façon Marvin Gaye (du bled), peu importe puisqu'on s’est senti, ici, comme un Sims qui voit sa barre de sociabilité exploser.

Enfin, et c’est important de le préciser : le bar et ses 175 co-patrons (les 175 personnes ayant participé au crowdfunding) poussent le délire social jusqu’au bout. Ces nombreux co-propriétaires reversent 50 % de leurs bénéfices à des associations qui œuvrent pour dynamiser le quartier. Un modèle à part donc. Et avant de partir, c’est la tradition, on tire un numéro de téléphone de l’un des habitués du Social Bar. A l’autre bout, le répondeur d’une certaine Hanae. On attend toujours qu’elle nous rappelle.