Malgré la quantité innombrable de bars à Châtelet, il est parfois dur d'en trouver un convenable. Entre les comptoirs si remplis qu’il faut vous installer sur le trottoir debout pour boire votre bière ou les cartes aux prix tellement exorbitants qu'on a l'impression de boire un vin d'une cuvée de luxe, il y a de quoi abandonner. Mais nous avons trouvé la perle rare du 4e arrondissement, au coin d’une ruelle située à deux pas du Centre Pompidou. Caché dans une rue minuscule, L’Imprévu peut vite passer inaperçu avec sa terrasse risible d'une capacité maximale de quatre tables. Et pourtant, ce troquet renferme plus d’une surprise...
Après avoir passé l’entrée, qui nous a étrangement rappelé la chaumière des sept nains, on apprécie l’ambiance cosy et chaleureuse du lieu qui nous détend de suite. Plusieurs univers se côtoient dans cette taverne tout en longueur. Vous aurez le choix entre la Renaissance dans une première salle ornée de tableaux et de moulages (de fesses tout en rondeur), le street art dans une deuxième pièce, et enfin les années 1970 dans la dernière. Si vous êtes un puriste des terrasses, le joyeux serveur se fera un plaisir de vous garder une place si une table se libère.
Le véritable atout de L'Imprévu s’avère être sa carte de cocktails, tous plus originaux les uns que les autres. Mais surtout très bons. L’happy hour se termine relativement tard (21h). Il ne vous permettra pas de tester toutes les boissons proposées, mais les petites bourses apprécieront les prix, dont la pinte à 4,90 €. Les meilleurs mélanges n’existent nulle part ailleurs, tel le 700 avant J.-C., fascinant breuvage au whisky, à la limonade et autres saveurs secrètes. Vous pourrez également troubler vos sens avec des classiques comme le Bloody Mary ou un ptit punch. Seul point faible de cette carte : la bière. Une seule marque de blonde est proposée et n’impressionnera certainement pas les férus de houblon.
Quelques assiettes (fromage, végétarienne ou charcuterie) à grignoter étonneront les gourmets par leur qualité. Davantage destinées à être partagées entre amis autour d’un verre qu'à être dévorées, elles ne satisferont pas les affamés.
N’oublions pas l’orgasme auditif que suscite ce lieu : fini les basses au rythme répétitif, ici le temps semble s’être arrêté entre les années 1960 et 1980, et L'Imprévu propose un volume sonore agréable. En somme, une adresse calme et agréable à garder pour soi et à ne partager qu’avec ses très bons amis. Tomber sur ce bar, c’est finalement un chouette imprévu.