Lolo sert du bon jaja, sans chichis et sans chimie ! Lolo ? Loïc Minel, homme de la night désormais branché tire-bouchon, qui s’est associé au Marseillais Christophe Juville, grand manitou des cantines Spok. Ouverte à trois minutes à patte du métro Cadet, la (micro-)cave à manger aligne carrelage en chevron carmin, néon étincelant et comptoir écarlate. C’est ici qu’une foule de soiffards et de modeux joue du coude autour de l’unique table centrale où gravitent ballons naturels. Attention : c'est souvent blindax et ça s’agglutine sévère face à la cuisine ouverte !
Aux fourneaux, le chef Zac Gannat (ex-Frenchie Covent Garden) a succédé à Antonin Girard pour une expérience plus réussie. Le jeunot dépote à flux tendu une belle petite collection de tapas canailles (3-13 €). Parmi elles : brochettes de canard ; croquettes de tête de cochon à tremper dans une sauce moules gribiche (!) ; œufs déments, tarama de hareng et pain à l’ail… Et puis surtout, le hit de la maison : le poulet frit, œuf de truite et pimenton trop bon.
Côté liquide ? Pas de carte mais une vingtaine de quilles sur l’étagère (à partir de 27 €). Lolo n’ayant pas de cave, peu de teilles de chaque cuvée mais – cool idée – un stock renouvelé chaque semaine « jusqu’à 40 % ». A retenir, ce Livia 2018, canon flacon de muscat à petits grains (36 €), cosigné Patrick Bouju et Jason Ligas, vinifié sur l’île de Samos (Grèce). Une pépite de blanc sec et salin, tout en fraîcheur et iode. Ou cet indémodable jurançon Château Lafitte, macération 100 % petit manseng, à déguster comme un rouge léger.