Avec qui ? Votre date du moment, féru de fringues vintage et de 78 tours de Billie Holiday
Boire quoi ? Le Lulu White (gin, pisco, génépi, falernum)
Le plus court chemin de SoPi à NoLa (New Orleans, Louisiana) ? Pousser la porte noire de cet élégant drinking club… Derrière la discrète façade se cache un bar joliment passéiste : comptoir en marbre surmonté d’une couronne d’ampoules à filament, appliques à pampille, bartenders en chemise… Amateurs de cocktails anti-bling, welcome ! Lulu White, mythique mère maquerelle du quartier chaud de Storyville, dans l’ancienne colonie française, vous immerge direct dans la Belle Epoque canaille, quand le jazz commençait tout juste à faire ses gammes aux Etats-Unis.
Depuis l’ouverture en 2015, les tauliers (également aux manettes du Little Red Door et de Bonhomie) ont gardé leur ligne de shaker : remettre au goût du jour des alcools anciens grâce à des recettes pointues, tout en équilibre. La carte collégiale version été 2019 laisse de côté l’absinthe (c’était la spécialité du lieu auparavant et on peut toujours la déguster « à l’eau » pour 9 €) pour proposer neuf recettes surfant sur l’amer, présentées comme une galerie de portraits. Démarrage en douceur terreuse avec un Mr Pinion (vodka infusée au fenugrec, Cynar, Bénédictine), avant d’attaquer la souple puissance du Doc Hawthorne (eau-de-vie Bourgoin Raisin, madère, amaro, bitter Peychaud’s, absinthe Amer). On sirote ces breuvages intemporels, bercé par une bande-son jazzy, alors que l’ambiance peut s’enflammer au détour d’un live (blues, rock) et d’une tournée de shots. L’illusion est parfaite !