« Rêvez-vous en couleurs ? », s’écriait Antoine Delafoy dans Les Tontons flingueurs juste avant la fameuse tirade de Lino Ventura ( « Ton Antoine commence à me les briser menues », en agrippant la cheminée). Si le personnage joué par Claude Rich a bien donné son nom à ce petit bar à cocktails, il a un peu laissé la couleur à la porte avec ces murs bleu nuit, ces lumières tamisées et ce comptoir boisé… Mais ça ne semble pas gêner la foule d’habitués qui squattent le bar, car ici, les vedettes, ce sont les verres. Des créations inventives et surtout pas chères, une volonté des tauliers Vincent Pinceloup et Hugo Pomarat depuis l’ouverture en 2016.
A la carte, rien ne dépasse les 14 €, ce qui n’est pas si mal en cette période inflationniste. On y retrouve des classiques de l’adresse comme ce fumé et décoiffant Hermano (mezcal, Campari, citron, agave), mais aussi de délicats bonbons liquides à l’image de ce Lavandia qui mixe gin, émulsion de camomille et lavande. Les amateurs de saveurs plus complexes peuvent se rabattre sur l’umamiesque Umeshu Sbagliato au shochu, umeshu, Lillet au lapsang et vin pétillant. On accompagne tout ça d’un ramequin de houmous maison, planche de charcuteries ou fromages. C’est à ça qu’on les reconnaît. Les quoi ? Les vrais apéros.