Pour qui ? Un apprenti chimiste ou un élève sommelier
Boire quoi ? Un Umami, tout en salinité
Vous n’avez jamais bu de cocktail. Enfin, pas comme ceux proposés chez NE/SO 2, jumeau version geek tapas du restaurant de Guillaume Sanchez, le prodige tatoué et étoilé qui gastronomise de l’autre côté de la rue.
Derrière le comptoir en résine anthracite pas de patchwork de bouteilles mais un étrange appareil de redistillation… Ça aurait pu s’appeler Experimental Cocktail Club mais c’était déjà pris. Dans ce vaste espace minimaliste (plafond à 5 mètres, arches vitrées et pierre grattées), beau mais chaleureux comme un drame danois, apprêtez-vous, tel un Fox Mulder dans Mixe-Files, à écarter le rideau de vos certitudes et à shaker dans l’inconnu.
Le trio de barmen sanglés dans leur tablier gorge-de-pigeon a eu en effet la lourde tâche de proposer au chef des recettes qui séduisent ses papilles mutantes. Donc, oubliez vos classiques trop bus et laissez-vous porter par ce Sour (15 €) où la sucrosité de la framboise, l’acidité de la rhubarbe et la salinité d’un jus d’huitre font un flip-flap dans votre palais. Encore plus étonnant, l’Umami (15 €) dinguerie salée à base de saké et d’huile de fenouil servie avec un câpre et un glaçon à l’origan… Une expérience radicale qui, on l’espère, va trouver son public.
Et pour la picore, très branchée seafood ? Ben on est plus mitigé. Lieu jaune fumé (8 €), micro-croque à l'anguille (12 €), raviole de homard (8 €)... C'est bon, mais on reste un peu sur notre faim. Et surtout le pairing ne marche pas à tous les coups. Si la poutargue maison (7 €) furieusement iodée sur son toast de noix soutient sans sourciller les goûts foufous des mixologues, la sardine fumée, céléri et crème (10 €) manque, elle, singulièrement de punch...