On a bien failli passer devant sans la voir. Nichée dans une rue calme des Abbesses, à quelques pas du bruyant Pigalle, cette grande vitrine embuée cache quelques tables hautes et un joli bar, derrière lequel s’agite un jeune barbu à bonnet. On s’installe dans l’arrière-salle, un boudoir à la déco rétro branchée – fauteuils bas, lumière tamisée, murs bleu pétrole et, derrière la fenêtre du fond, un minuscule patio soigneusement éclairé. L’ambiance est cosy, le volume sonore un poil élevé. La carte dévoile la liste des « nectars maison », une dizaine de cocktails entre 8 et 13 euros à base de rhum, vodka, whisky ou mezcal. Ici, pas de classiques, seulement des créations. On opte pour un « Kaliya Berry » – vodka, liqueur de fruits rouges, ananas frais et prosecco – dont on comprend qu’il est déjà le best-seller. Notre deuxième choix s’avèrera plus hasardeux, même si sur la table voisine il faisait envie. Le « Mr Rosefield » ressemble à un milk-shake, avec du rhum, une mousse de myrtilles et… du beurre de cacahuètes. Un peu écoeurant pour nos papilles de Frenchies. On apprendra plus tard que la carte a été créée sous influence anglo-saxonne – ceci explique cela.
Côté vins et spiritueux, les tarifs sont un peu élevés (9 € le verre de morgon), comme les frugales assiettes de fromages ou de charcuterie (jusqu’à 14 €). Et la liste des cocktails sans alcool tourne court. Mais cessons là les persiflages... On sait très bien qu'au final, on reviendra.