Avec qui ? Votre date existentialiste
Boire quoi ? Un Rosebud, la signature du lieu (champagne, Cointreau, angostura)
Si vous êtes un kid de moins de 90 ans, il est possible que vous n’ayez pas bien connu l’âge d’or de Montparnasse. Vu que les machines à remonter le temps se font toujours attendre, voilà un moyen facile de combler cette lacune : pousser la porte du Rosebud. Ce petit bar en bois, miroirs et laiton résiste aux déferlantes du temps et des modes depuis 1962. Immuable, on y entend toujours la même bande-son jazzy, on s’y accoude au même comptoir patiné par des générations d’arsouilles stellaires (Sartre, Beauvoir, Duras, Giacometti…), on y déguste toujours des cocktails costauds (14 €), défouraillés par un immarcescible barman en veste blanche.
Pas chichi, on reste dans l’ultra-classique : Bloody Mary d’anthologie, Singapore Sling bâti pour gagner (gin, brandy, grenadine, triple sec, citron, ananas, Bénédictine) ou Manhattan charpenté (bourbon, vermouth, angostura bitter). Le Rosebud a assez d’anecdotes pour remplir un annuaire. Au hasard : la bande-son était, jusqu’à cette année, choisie par feu Larry Benicewicz, Américain mélomane fou et ami du réalisateur John Waters. Assiettes évidemment pas très nouvelle cuisine : chili con carne (16 €), tartare…