Large comme deux bikers et pas plus profond qu’une chanson des Ramones, le Sister Midnight prouve – une fois encore – que la taille ne fait pas tout. En tout cas pour mesurer le degré de coolitude d’un bar. Car cette mini-bonbonnière bleu canard et noir laqué est devenu le meilleur des QG nocturnes de Pigalle. Aux commandes des shakers, on retrouve le duo aussi infernal qu’anglophone, Joseph Boley (quasi-sosie de Jemaine Clement de Flight of the Conchords) et Jen Riley (passée par la Candelaria et Glass) déjà tauliers du Red House à Bastille.
On adore l'atmosphère sincèrement cool, gentiment kitsch (émoji cœur pour la banquette léopard) et puissamment rock qui funambulise sur la ligne de crête entre punk chic et dandy décadent. Le nom, Sister Midnight, inspiré de la chanson titubante d’Iggy Pop et David Bowie, lui va donc comme une mitaine cloutée. Aujourd’hui, même les rockers boivent des cocktails. On sirote donc des créations drôlement travaillées sur fond de garage déroulé par une DJ coincée sur un bout de comptoir : gourmand Goo Goo Muck (la chanson des Cramps !) au gin, soju à la pèche et clarifié au kéfir (12 €) ou le puissant Murder Ballad au calvados, chartreuse et Bénédictine macéré dans du cuir (!)...
Ne manquez pas le week-end quand les drags débarquent dans cette boite à chaussures pour mettre un joyeux bordel. La Mano avait tort, Paris la nuit, c’est pas fini à Galle-pi. La soirée ne fait même que commencer.