Les chiffres sont accablants. Un aller-retour à Osaka pour tremper ses lèvres dans un highball, c’est 668 kg de CO2 dégagés dans l’atmosphère (sans compter le taxi). Autant dire que ça fait mal au GIEC. Heureusement, il existe une solution bien plus soutenable pour les mordus de moments nippons : le Stand Tora. Ce chic bar blond et boisé, grand comme un attaché-case de salaryman (on y rentre à huit avec un chausse-pied), représente ce qui se fait de plus sincère à Paris en matière de parenthèse spiritueuse japonaise.
Troisième bébé de la famille Kunitoraya (les deux autres se trouvent rue Villedo), Stand Tora fait l’impasse sur les solides pour ne proposer qu’une courte carte d'alcools. Six superbes sakés (10 €) servis dans des coupettes à ras bord, du fruité Akitora au désaltérant Keigetsu. Trois maisons de whisky de connaisseurs (Hibiki, Yamazaki et Hakushu) avec le shot de 19 € à… 205 € (le 25 ans d'âge) et quatre de shochu, cette incroyable eau-de-vie encore rare chez nous (à partir de 14 € la bouteille de 50 ml).
Siroter son verre bercé par la discussion en japonais de la serveuse avec un client et Chet Baker qui tourne sur la platine vinyle de compétition… On est loin, on est bien.