Le vin et le son, c’est le sang ! Dans cette veine vineuse et vinyle, voilà donc Superflu, un bar à vin audiophile, façon Montezuma ou Bambino, un bouclard où l’on se bascule dans le gosier vins nature et petites assiettes, baignés dans une bande-son qui nous caresse les osselets de l’oreille interne. Aux manettes, on retrouve Louis Bruneteau, qui a déjà Stéréo, mais pas encore une chaîne (oh oh), associé à Jean-Baptiste Andrau, architecte de formation. Celui-ci a bien poussé les potards de la créativité pour son bébé : écheveau biodesign (signé Paul Créange) suspendu à un plafond à ridules ; comptoir mosaïque tout en arrondis où trônent les platines ; tabourets hauts en plastique recyclé et, évidemment, collec d’enceintes habilement réparties pour une acoustique impec.
Les soirs de week-end, un DJ (plutôt de collectifs parisiens, nous dit-on) vient mettre un coup de cravache à l’ambiance. On pousse les tables et ça part en guinche. Le bambochard soiffard peut s'appuyer sur une carte des vins sans fausse note mais sans surprise : Melting Pote du domaine Sérol (30 €), Amphibolite de Landron (39 €), vouvray Les Pierres Rousses de Catherine et Pierre Breton (45 €)… Vous voulez des cocktails ? Y en a cinq (12 €) comme ce convaincant Contentini (vodka, calva, verjus et pet’nat) plus frais qu’il n’y paraît.
En solides, le chef italien Cherki Slimani propose de convaincantes assiettes bien dans la saison comme cette salade d’asperges vertes croquantes et petit pois (12 €) ; brocolis rôtis coiffés d’une gentillette crème pomme de terre et gingembre (10 €) ou twist du croque en version cacio e pepe (9 €). Ultime atout : une chouette terrasse planquée. Bref, après quelques réglages, le Superflu a tout pour devenir une adresse essentielle de ce coin de 18e.