Tsolikouri, mtsvane, rkatsiteli, shavkapito… Il faut reconnaître que les cépages de Géorgie, qui rendent fou les correcteurs orthographiques et les amateurs éclairés, sont plus faciles à boire qu’à prononcer. Ça tombe bien, c’est justement ce que propose Supra, la première cave à vins géorgiens nature de Paris (et de France, en fait). Derrière le petit comptoir, Nika Endeladze, sympathique barbu lui-même vigneron en Géorgie, se charge de déchiffrer pour vous les étiquettes à l’alphabet cabalistique et de vous faire découvrir l’incroyable diversité des nectars de ce pays qui vinifiait déjà quand Michel Drucker était jeune (il y a plus de huit mille ans).
On découvre des vins de maturation ambrés, frais et délicieusement oxydatifs qui ont passé une partie de leur vie dans des amphores enterrées, la méthode traditionnelle de fermentation géorgienne ; des blancs secs et lumineux (comme le Baia’s Wine à 7 € le verre), des rouges complexes mais à haute picolabilité… Que du bon parmi les 50 références (entre 20 et 35 € la quille) disponibles sur les étagères de trois quarts. Une mini-cuisine délivre des petites assiettes typiques (pain tradi au fromage à 8 €, salade avec des pickles à 9 €) pour tenter d’éponger… Faites le test en sortant de cette petite salle proprette : si vous arrivez à lire le géorgien, ne rentrez pas en trottinette.