Avis de vin fort cour des Petites-Écuries ! Hugo Audoire et Émile Bonnin y ont amarré leur Tempête, navire pinardier futuriste à murs grattés, marbre blanc et reflets de miroirs comme seule ligne d’horizon. Les deux matelots ont troqué le sextant pour la carafe afin de dessiner une carte des jajas exploratrice voguant du Languedoc au Portugal, de l’Espagne à l’Italie et poussant jusqu’en Hongrie. On peut également boire allemand avec un assemblage blanc par 2NaturKinder, un jus primesautier et vif comme un ailier gauche de la Mannschaft (47 € la bouteille) ou un pinot noir aux allures de grenadine à 11° de chez Weingut Brand, plus fluide et léger qu’une chemisette en viscose (45 €).
Les solides aussi ont de la fougue, portés par les accords tempétueux du chef Nicolas Ricouard (débarqué du Mary Celeste). De quoi réconcilier avec la petite assiette à partager qui, ici, a tout d’une grande : kiffant poulet frit poisseux de miel et tamarin au piment chipotle et ravigotée de pickles de légumes (24 €) ; courgette violon en quintet bien accordé avec laitue de mer, citron, raifort et lin (16 €) ; courge d’été astiquée de cresson, lait ribot et tomme de chèvre (16 €) ; ravissant céleri-rave confit avec maïs doux, cerfeuil et radis (16 €)... Tout est bon, précis, bien balancé. En dessert, on peut venir à bout d’un sundae maison au caramel, miso et cacahuètes (10 €). Un barav comme on n’en fait pas assez, très en jambes et pas ramenard : autre chose qu’une tempête dans un verre de vin…