Bienvenue dans le bar du turfu. Dans cette salle lardée de néons plus 80’s qu’un mulet de Duran Duran, aucune bouteille en vue. Les boissons sont-elles téléchargées par wi-fi ? Non, elles sortent d’une des 38 tireuses (on a compté !) qui ornent le mur du fond. Aux manettes de l’établissement, on retrouve Ben Cooper et Mike Jordhoy, ex du Lulu White à Pigalle. Avec le Honeymoon, ils disent adieu au speakeasy et passent de l’ombre à la lumière en reprenant les codes d’un bar d’envoi. Sans pression, ils proposent un large choix de 25 cocktails à la pression – dont trois sans alcool – parmi lesquels des classiques populaires mal aimés des bartenders (mojito, Sex on the Beach, Cosmopolitan…) mais retravaillés (12-13 €), ainsi qu’une courte sélection de bières et vins.
Les amateurs d’agave se reporteront sur le Naked Infamous (mezcal, vermouth acidulé, liqueurs) : un cocktail où la puissance aromatique du spiritueux n'exclut pas une certaine rondeur. Même réussite avec le Honeymoon, équilibre harmonieux entre le calvados et l’acidulé, ou encore un soyeux Mizuwari n°2 à base de whisky écossais où le thé genmaicha et la sauce soja vanillée viennent adoucir le feu de l’alcool. Le Fuzzy Navel (rhum 7 ans de Trinidad, orange, pêche) un brin monolithique appuie – un peu trop – sur la pédale du fruit.
Une adresse qui change, au service souriant et (forcément) rapide, où l’on se départit du cérémonial du shaker pour se concentrer sur le verre.