62. Mademoiselle (2016)
de Park Chan-Wook, avec Kim Min-Hee et Tae-ri Kim
Dans les années 1930 en Corée, pendant l’occupation japonaise, une domestique est recrutée pour chaperonner Mademoiselle, la nièce d’un Coréen qui a fait fortune en faisant affaire avec les Japonais. Passionné par les livres, ce dernier oblige Mademoiselle à lui faire la lecture régulièrement. Rapidement, le masque tombe : cette domestique est stratégiquement installée ici par l’entremise d’un escroc coréen qui se fait passer pour un baron japonais afin de séduire Mademoiselle. Le but : l’épouser, empocher son héritage et la cloîtrer dans un asile d’aliénés. Ca, c’est le plan. On s’en doute, les rebondissements ne manquent pas dans ce polar un peu étrange, aux volutes érotico-horrifiques comme seuls les Coréens savent les produire. Il faut rendre hommage à la performance de la comédienne Kim Min-hee, qui incarne admirablement l’ambiguïté propre aux emportements de l’érotisme et joue avec le spectateur comme d’autres avec des boules de geisha. A cet égard, le titre français de ‘Mademoiselle’ est bien choisi, basculant le point focal du film de la domestique (« Handmaiden », le titre anglais) vers sa maîtresse, véritable héroïne d’une histoire d’abord féministe.