Disparu il y a 25 ans, Sergio Leone fut très tôt l'un des réalisateurs favoris du grand public. En revanche, sa reconnaissance critique tarda longtemps à émerger : une grande partie de l'intelligentsia cinéphile de l'époque le considérant alors comme un simple sous-produit du western américain - genre déjà vieillissant lorsque Leone réalisa 'Pour une poignée de dollars' en 1964.
Et pourtant, il y aurait beaucoup à dire sur Sergio Leone. Et l'on ne peut que se réjouir que la Cinémathèque lui consacre aujourd'hui ce cycle, qui présente les œuvres cultes du cinéaste aux côtés de collaborations moins célèbres (dont 'Mon Nom est Personne', coréalisé avec Tonino Valerii). Car à travers son expressionnisme à la limite de l'ironie, sa dynamique silencieuse et tendue, ses études de visages, stoïques ou agités de tics, au gré de plans serrés comme ceux d'un Dreyer, ainsi que par la temporalité dilatée à l'extrême de ses films et, bien sûr, la place grandiose dévolue à la musique d'Ennio Morricone, Sergio Leone a su créer un style singulier, inoubliable, somme toute assez formaliste, mais surtout violemment jouissif.
Bien sûr, tout le monde connaît ses films, ou garde même en tête certaines répliques mémorables ("Toi, tu creuses"). Mais enfin, quelle joie de retrouver sur grand écran ces fresques monumentales, sans espoir, alternant humour noir et mélancolie implacable, violence soudaine et contemplation des grands espaces. Au fond, rien de tel pour bien aborder la rentrée. Un colt à la main, bien sûr.
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