Film de science-fiction de Stanley Kubrick, avec Keir Dullea, Gary Lockwood et William Sylvester
La grande idée : un film-somme des tendances de la science-fiction. Et un ordinateur pervers à la cruauté sarcastique.
La réplique : « Je suis désolé, Dave. Je crains de ne pas pouvoir faire ça. »
Du singe à l’ordinateur, toute l’étendue des ambitions humaines
‘2001’, premier des films de science-fiction ? Voilà qui pourrait agacer les fans de ‘Star Wars’ (plus nombreux) comme les thuriféraires du très pointu Andreï Tarkovski. Pourtant, cette odyssée de l’espace reste un monolithe absolument incontournable dans l’histoire du cinéma. D’abord, en mêlant les différentes tendances de la SF : après une introduction qui n’est pas sans évoquer ‘La Planète des singes’ (sorti la même année), Kubrick aborde le voyage dans l’espace et le temps, la claustrophobie au sein du vaisseau spatial (qui paraît anticiper ‘Alien’ et ses semblables), un fœtus intergalactique (si, si) et, surtout, les dangers de l’informatique toute-puissante et de l’intelligence artificielle – le tout sur une musique ironique et grandiloquente de Richard Strauss, ‘Ainsi parlait Zarathoustra’.
Enigmatique, ‘2001, l’Odyssée de l’espace’ aura suscité un déluge d’interprétations, dont celle d’une relecture du concept nietzschéen de « surhomme » ou d’une approche visionnaire du futur de l’humanité après le règne des machines. Car aux côtés des hommes, le grand héros maléfique de ‘2001’ reste, bien sûr, le super-ordinateur HAL9000, capable de pulsions meurtrières perverses et dont la voix, douce et implacable (celle de l’acteur Douglas Rain), résonne pour longtemps dans l’espace vidé du cerveau du spectateur après la fin du film. Fin qui reste d’ailleurs l’une des plus bizarres et étourdissantes de l’histoire de la science-fiction, après une phase d’accélération psychédélique qui vous laisse dans le même état qu’une longue impro du Grateful Dead. Après tout, on est bien en 1968.