Comme un labrador voyageant en soute, le clubbeur parisien a enduré une pandémie sept fois plus longue que les autres, lui dont les adresses fétiches ont été les premières à fermer et les dernières à rouvrir. Mais avec Carbone (le premier nouveau club post-Covid), ça y est, la nuit parisienne retourne au charbon.
Planqué dans la cave de la Caserne, l’ancienne caserne de pompiers devenue incubateur (et resto végé un peu too much ), ce lieu porté par le collectif H A ï K U se jette dans un brutalisme de bon aloi et propose un clubbing à l’os, sans fanfreluche ni affèterie. Pas de carré VIP, pas de spots ni de lasers. Juste un quadrilatère de béton nu bordé de banquettes (où personne ne s'assoit) qui ménage une vaste piste de danse au plus près du DJ. Oui, le minimalisme est un humanisme ! De l’autre côté, un comptoir pour les boissons et basta. Le tout baigne dans la lumière carmin dispensée par de grands panneaux en plastique laiteux.
Cette économie sur le mobilier a manifestement permis d’investir dans un système son qui déboîte, puissant et précis, réglé aux petits oignons – avantage d’une adresse pérenne par rapport aux fêtes d’une nuit dans un entrepôt. Dans une volonté de réduire son empreinte carbone (ou pour laisser sa trace singulière), la prog va plutôt faire l’impasse sur les gros noms pour privilégier le mix local de collectifs parisiens (comme Antiverse, la soirée de Brice Coudert, ex-DA de Concrete). Pour se rencarder, pas de site mais une infoline à l'ancienne !
Avec environ 400 places, la porte peut être sourcilleuse, mais le staff efficace et cool. En plus, les tarifs se montrent franchement raisonnables (15 € l’entrée, 10 € le gin-to). Carbone a tout bon !