Pour se remettre d’un coup dur (rupture de colocation, hack de son Tinder, échec au permis), vous pouvez lire des livres genre Tomber 9 fois, se relever 10 (tout en vous demandant comment on peut se relever une fois de plus qu’on est tombé…) ou alors passer une nuit à Dehors Brut. Voilà un lieu miraculeux, une ode à la résilience imaginée dans l’urgence de la fin brutale (en juillet 2019) de Concrete, barge mythique des années 2010. Là où Brice Coudert et sa bande auraient pu démouler trop chaud une Concrete bis sans saveur, ils offrent à la capitale un club inouï, doté d’une personnalité en béton, devenu en quelques mois le mastodonte de la fête parisienne. Une sorte de microfestival hebdomadaire délivrant à une foule (très) compacte la bonne parole électro, qu’il pleuve ou qu’il vente (car le voilà complètement couvert en mode hiver).
La déco fleure bon le DIY, avec plafond en bâches, bars en agglo et échafaudages visibles, posé au milieu d’une friche SNCF entre impeccable pelouse du tram et hangars de triage décatis. Ce côté bricolo berlinois ne doit pas faire oublier que, techniquement, DB envoie du bois avec son orga au cordeau et un redoutable système son suspendu qui immerge sous les BPM chaque recoin de la piste. A la programmation, Brice Coudert déroule du solide entre les pointures house, techno ou minimal (Tiga, Daniel Avery…) et DJ’s plus confidentiels (le Parisien HollSön lors de notre visite). Concrete a façonné les nuits de la décennie précédente, Dehors Brut invente déjà celles des années 2K20.