Si, à l’instar de vos grand-parents (ou de cet influenceur sur TikTok), vous n’en pouvez plus de cette musique qui fait boum boum alors vous avez des raisons de vous réjouir de l’arrivée de la Fête. Pour redonner un coup de jeune à l’ex-Sub, Paris Society a laissé les clés à Youssef Chraibi, Tom Guez et Dorion Fiszel, qui avaient déjà fait groover les foules à l’éphémère Bisou (devenu Essaim en octobre dernier).
Vu la longue file d’attente qui grelotte sous une pluie gelée en ce samedi soir de janvier, on constate que le trio a gardé intact son pouvoir d’attraction chez les vingtenaires qui regrettent les soirées BDE de leur mastère de com (et chez les quadras qui ne se sont jamais consolé de la fermeture du Baron). Le physio éconduit – très gentiment – les impétrants qui n’ont pas suivi la consigne impérative : se looker. Cette sélection à la porte débouche sur une faune largement cis-het-blanche bien maquillée ou bien mal rasée ; une once de shlagance aurait été bienvenue.
Le lieu est comme la foule, beau gosse : une entrée sous des arches de lumière, un grand espace ponctué de poteaux rivetés et de boules à facettes, un plafond à ampoules et un son cristallin signé Meyer Sound (presque trop beau pour passer Sheila !). Les deux bars assassinent dans la moyenne parisienne (gin-to 14 €, bouteille de bière 9 €), mais comme l’entrée est gratuite, ça passe mieux.
Côté musique, les DJ selector optent pour des tubes pas trop honteux, entre kitsch et pépites : Ultra Naté, Punkin Machine, Niagara, Mecano, disco plus ou moins vintage. Une certaine idée de la bamboche pop qu’on retrouve à la Casbah, au Flirt ou chez Piccolo. La piste ondule, se filme en train d’onduler et chante les refrains. Alors qu’on repart, deux filles font semblant de s’embrasser pour le photographe de la soirée. L’enseigne indique la Fête, pas la décadence…