Institution parisienne marquée du sceau d’un autre temps, le club des Saints-Pères est un lieu à la fois intimiste et convivial. Il a vu, jadis, défiler Boris Vian, Orson Welles, Serge Gainsbourg ou encore Jane Birkin. On imagine sans peine la musique qui peuplait alors la voûte somptueuse de la pièce principale : du jazz, évidemment. Aujourd’hui, les DJ sont plutôt branchés électro, même si les playlists restent tout de même assez éclectiques et adaptées en fonction des soirées. Aussi, le fumoir est plutôt spacieux et peu enfumé comparé à d’autres clubs ; on s’installe dans des fauteuils en cuir, admirant les vitraux en songeant à Gainsbourg lorsqu’on allume notre gitane avec les allumettes du voisin de table.
S’il est des lieux où l’on se sent l’âme littéraire, un peu artiste, sirotant notre verre d’absinthe avec un petit air rimbaldien, les Saints-Pères en fait assurément partie. Les consos ne sont pas données – comme dans la majorité des boîtes de nuit – et les soirées avec « open bulles » jusque minuit pour les filles ne sont malheureusement plus d’actualité. La population reste relativement jeune et les videurs sont assez exigeants sur les tenues vestimentaires (exit les baskets et les tenues trop casual).
Tous les week-ends, le club des Saints-Pères fait sa soirée "Brigitte", en hommage à celle qui fut un temps une véritable icône de beauté et du cinéma français : « années Gainsbourg, mythique Birkin, sensualité et excès » ou la promesse alléchante d’une nuit parisienne inhabituelle. Pour être tout à fait honnête, il ne faut pas y aller en espérant y écouter plus de deux chansons de Gainsbourg, vraisemblablement mort au milieu des vibrations et des « boum boum » de la modernité. Autres temps, autres mœurs.