À la Villette, un entrepôt remis à neuf devient le club avec le meilleur son de Paris
© Romain Guede | |

Critique

Mia Mao

4 sur 5 étoiles
À la Villette, un entrepôt remis à neuf devient le club avec le meilleur son de Paris
  • Clubbing
  • prix 3 sur 4
  • 19e arrondissement
  • Recommandé
Antoine Besse
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Time Out dit

Quand les historiens de la night se pencheront sur les années 2020, l’ouverture du Mia Mao apparaîtra sans doute comme un tournant. Pour la première fois, un club osait un nom d’émission pour enfants des 70’s (« Mio Mao » avec les deux chats en pâte à modeler, mais ils se sont trompés lors de l’enregistrement du nom du club !) et surtout imposait définitivement ce coin du 19e comme épicentre de la nuit parisienne avec le Km25 et le Glazart (d’Arnaud Perrine, taulier du Mia Mao), mais aussi le Trabendo, le Cabaret Sauvage, le Gore

Les superlatifs fusent en écho au dossier de presse : une cathédrale de la techno, le Berghain parisien… Alors oui, la salle de 3000 m² — une ancienne halle au cuir adossée aux abattoirs — est vaste mais pas si époustouflante que ça par rapport au célèbre temple berlinois ou, plus proche de nous, l’immense Babcock. Si vous êtes habitué.e du Km25, vous allez retrouver vos marques entre béton brut et déco indus proprette avec trois bars (10 € la pinte, 12 € le cocktail… ouch), un bus londonien où se faire tatouer (toujours une bonne idée en soirée) et des toilettes non genrées (bravo !).

Plus que pour son plumage, Mia Mao marque par la qualité démente de son ramage, un son fou que déploie ce système digne de la Nasa, suspendu au plafond et signé de l’acousticien David Rousseau (Solution 63 Hz). Soyeux, puissant mais précis, quel que soit l’endroit de la nef, une dinguerie et sans doute le meilleur de la ville. Associé aux hypnotiques lumières de Minuit Une disposées sur tous les murs, on est plongé à 360° dans l’ambiance de la soirée. Pas besoin de rester collé au DJ, installé au niveau de la foule, presque invisible. Dans cette bulle sonore, la politique «zéro photo» se montre bien plus indolore que le prix des tickets (entre 20 et 35 € selon les nuits).

Pour la première, Laurent Garnier a déroulé un mix sombre et érudit totalement adapté à cette atmosphère néo-warehouse. Le reste de la prog affiche une ligne électro musclée entre drum’n’bass, mentale ou hardcore. On a hâte de voir ce que cela donne aux beaux jours quand on peut squatter les extérieurs et repartir au petit matin le long du canal.

Infos

Adresse
12A rue Ella Fitzgerald
Paris
75019
Transport
Tramway : Ella Fitzgerald
Prix
Entrée : 20-35€ Cocktail : 14€
Heures d'ouverture
vendredi-samedi 23h-7h
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