De tous les comedy clubs parisiens, Madame Sarfati, avec son ADN arty et sa programmation léchée, est sans doute celui qui a le plus de cachet. Ici, les humoristes performent au cœur d’une œuvre réalisée par JR, dans un décor quasi troglodyte, tout en courbes et en métal. Orchestrée par Fary, la direction artistique est aussi l’une des plus exigeantes de la scène stand-up, avec des plateaux tenus secrets ne comptant que des humoristes déjà bien identifiés. Peu de risque, donc, d’avoir le sentiment de passer la soirée à zapper sur Malaise TV…
Si la salle est l’une des plus grandes de la capitale, ça ne l’empêche pas d’être archi pleine presque tous les soirs. Le jour de notre venue, les artistes jouent à guichets fermés (réservation en amont vivement recommandée). Les réjouissances débutent à 19h30, mais une foule de spectateurs a déjà passé les portes du lieu dès 19h. Sage décision : avec leur disposition en U, toutes les places n’offrent pas les mêmes conditions d’observation. Pour être aux meilleures loges, il faut arriver tôt. Ce soir-là, deux têtes d’affiche, Panayotis Pascot et Fary lui-même, volent la vedette à tous les autres, ou presque : car celui qui nous aura fait le plus souffler du nez (c’est comme ça qu’on rigole chez Time Out), c’est peut-être Louis Dubourg, le MC de la soirée, qu’on était de plus en plus impatients de retrouver.
Au rez-de-chaussée (la salle de spectacle est à l’étage), un chouette bar à la déco bien tournée, élégant mais pas clinquant, et une petite salle de restaurant d’inspiration maghrébine. Le gros plus : la large terrasse, très animée l’été, pour profiter du soleil et grignoter – même si sa devanture gagnerait à être un peu rafraîchie. Au menu, on bave sur le petit trio de hot-dogs merguez (12 €), simple mais étonnamment bon, et les gourmands beignets de chou-fleur (9,50 €), accompagnés d’artichauts super craquants. Une fois les spectacles terminés, le brouhaha de rires et de calembours s’est téléporté dans le bar et sur la terrasse, et la bonne humeur semble vouloir s’attarder encore un peu au comptoir. On reprend un cocktail ?