Feu Amy Winehouse et le très vivant Nick Waterhouse ne partagent pas qu’un nom de maison à boire (du vin pour l’une, de l’eau pour l’autre). Ils représentent aussi une tendance des années 2000 à ressusciter la soul et le R&B canal historique avec un respect teinté de talent. Sans innover, ces deux artistes ont prouvé qu’on pouvait tout à fait jouer la carte rétro et produire de véritables chansons qui plaisent au plus grand nombre. Bien sûr, Nick Waterhouse ne jouit pas encore d’une immense notoriété, mais ses singles, "Some Place" et son merveilleux album 'Holly' (avec une reprise de Ty Segall à l'intérieur), ont déjà retenu l’attention des (...) Lire la suite
1959. Une année éminemment importante dans l'histoire des musiques américaines. Elvis vient de délaisser les scènes pour son service militaire, Buddy Holly disparaît brutalement dès le mois de février : le rock'n'roll se meurt. De son côté le rhythm'n'blues se porte bien avec l'intemporel "What'd I Say" de Ray Charles, caracolant en tête des charts. Mais c'est peut-être dans le jazz que les bouleversements sont les plus importants : Miles Davis publie son chef d'œuvre 'Kind of Blue' - l'une des plus grosses ventes de l'histoire du jazz - et parvient à faire découvrir la musique « modale » à la planète terre. A l'acmé du hard-bop John Coltrane enregistre 'Giant Steps', album d'une puissance et d'une virtuosité déconcertantes. Au Five Spot, club du New York underground, le saxophoniste Ornette Coleman (qui en octobre 59 sort 'The Shape of Jazz to Come') met en place ce qu'il nommera un an plus tard le free jazz. Au même moment, sur la côte ouest, à Hollywood, le génial Billy Wilder filme Marilyn Monroe en chanteuse de jazz, accompagnée de Jack Lemmon et Tony Curtis en musiciens travestis et absurdes. À croire qu'à l'aube des années 60, le jazz n'était on ne peut plus sexy...
Jazz à la Villette 2014 se replonge en partie dans cette histoire bouillonnante et propose un fil d'Ariane autour de ladite année bénie. En musique comme en cinéma, donc, avec des projections de 'Certains l'aiment Chaud' (bien entendu) mais aussi du 'Shadows' de John Cassavetes, dont le thème structurel n'est autre que l'improvisation. L'été n'est pas terminé, certes, mais au vu de la fulgurante programmation (voir la sélection ci-dessous), l'on est déjà terriblement impatient de fêter la rentrée.