Jamais assez. Toujours plus. Pour le meilleur et parfois pour le pire. Pour Fabrice Lambert, le pire pèse 25 000 tonnes, 25 000 tonnes de déchets radioactifs. On dit qu'il faudrait 100 000 ans pour que ce poids ne soit plus nocif pour la planète. Alors parce que 25 000 tonnes, ça se voit, en Finlande, des chercheurs ont imaginé le projet Onkalo. « La Caverne » en finnois, un lieu d'accueil, un sous-sol voire même une cachette pour ensevelir nos dépenses énergétiques hors de notre regard coupable. C'est donc du projet Onkalo qu'est né ' Jamais assez', une chorégraphie organique écrite par Fabrice Lambert.
Sur un plateau immaculé, dix danseurs décrivent dans les airs une danse du feu, tantôt baignée dans une obscurité crépusculaire, tantôt inondée d'une lumière incandescente. Ils forment aux prémisses du spectacle une masse informe et sombre difficilement perceptible. Elle avance moléculaire, forçant nos pupilles. Puis, collectivement ou seuls, détachés du groupe ou fondus dans son coeur, les danseurs rampent, courent, se portent, se raidissent tournés vers le soleil. Ils sont soumis à des forces extérieures et intérieures, à des mouvements qui les font tressaillir. Le geste chorégraphique est beau et primaire, essentiel. Il dessine sur le sol les vagues infinies du mouvement perpétuel. Celui de l'éternel recommencement.
Prométhée ou Sisyphe ? Les deux, sûrement. Magnifique pièce de danse, 'Jamais assez' nous emmène en terre inconnue, vers un monde solaire ?
> Du 13 au 17 juillet - 18h au Gymnase Aubanel
> Durée : 1h