Critique

Un poyo rojo

4 sur 5 étoiles
Dans le vestiaire d'une salle de sport, deux corps se tiennent tête dans un spectacle d’anthologie
  • Danse
  • Recommandé
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Time Out dit

Ils sont déjà là, sur le plateau, lorsque le public entre dans la salle. Pompes, étirements et squats, les deux acrobates s'échauffent les muscles et se préparent les tendons. Si le spectacle n'a pas encore commencé, la sueur perle déjà sur leurs corps taillés dans le bronze. Sur de la musique latino à haut volume, ils dessinent dans les airs des mouvements de lutte, s'essuient le torse, se tournent autour.

En espagnol, « poyo rojo » signifie « coq rouge », et sur scène, ce sont bien deux mâles fiers comme des gallinacés qui s'affrontent. Une bataille sans armes mais à coups de hanches. Démarche hip-hop, gestuelle voguing, cabrioles de capoeiristes, reggaeton : Alfonso Baron et Luciano Rosso se tiennent tête avec le corps.

Dans une forme de pantomime musclée et érotique, les deux Argentins racontent avec humour les différentes étapes du rituel de la séduction. Une ritournelle faite de regards en biais, de provocations, de rapprochements inattendus, d'attente… Un ballet muet qu'ils exécutent avec précision, offrant aux spectateurs des scènes d'improvisation d'anthologie.

Spectacle détonant entre danse et acrobatie, Un Poyo rojo s'amuse des préjugés en décrivant, dans le vestiaire d'une salle de sport, une chorégraphie intense, physique et profondément sensuelle. Et si l’on ne se met pas à danser dans le public, c'est parce que l'on est attentif au moindre pas de danse des deux barbus. Profondément antidépressif, le spectacle mis en scène par Hermes Gaido est un petit bijou chorégraphique à mettre entre les mains de tous. Technique, sensoriel, léger et profond. En un mot : inratable !

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25
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