Le 26 juillet 2024, la cérémonie d’ouverture des JO de Paris fera basculer la capitale dans la frénésie olympique qui rythmera son quotidien pendant plus de 15 jours. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’événement sera sportif… L’objectif : “casser les codes” et les murs, en organisant la plus grande cérémonie olympique de l’histoire en itinérance et en plein air. Orchestré par Thomas Jolly, le show promet d’être une vraie aventure ; allons-y par étapes.
La plus grande cérémonie du monde
Au programme : 300 000 spectateurs dispersés sur les 6 km parcourus par la cérémonie, qui commencera par une traversée fluviale sur la Seine avant de s’installer au Trocadéro. Une première dans l’histoire des Jeux d’été, dont les cérémonies s’étaient jusqu’à présent tenues dans des stades, avec une jauge de moins de 100 000 spectateurs (ils étaient 78 000 à Rio en 2016). En France, on qualifie ce genre d’élan d’ambitieux ; chez les Grecs, on aurait plutôt parlé d’hybris, cette forme de démesure qui conduit irrémédiablement à la tragédie. A croire que certains ne craignent pas plus la colère des dieux que celle de leurs citoyens…
La scène ? La Seine !
La Seine, au coucher du soleil. Les quelque 10 500 athlètes des différentes délégations nationales se réunissent par pays sur des embarcations. En tête de file – comme le veut la tradition –, les Grecs prennent le départ depuis le pont d’Austerlitz, pour une odyssée festive et cérémonieuse de 6 km jusqu’au pont d’Iéna. Là-bas, le parvis du Trocadéro attend les 116 bateaux et leurs passagers pour un bouquet final face à la tour Eiffel, qui devrait commencer à 23h50, heure prévisionnelle de l’arrivée du bateau français (le dernier du convoi).
Demandez le programme !
Du protocole au spectacle
Coup d’envoi des Jeux, la cérémonie d’ouverture se doit d’être aussi spectaculaire qu’elle est protocolaire, régie par des lois presque inchangées depuis 1920. Outre les hymnes, discours officiels et autre lâcher de colombes, ce sont surtout les prises de liberté artistiques qu’on garde en mémoire. En 2012, à Londres, Danny Boyle, le réalisateur de Trainspotting, nous avait gâtés avec, entre autres, un court-métrage d’action mettant en scène Daniel Craig et feu Elizabeth II.
Carte blanche à Thomas Jolly
Pour Paris 2024, c’est Thomas Jolly qui a été nommé directeur artistique des différentes cérémonies. Un habitué des projets de grande envergure, derrière le succès incontesté du revival de Starmania, et une flopée de pièces et opéras fleuves acclamés. Grand amateur des épopées shakespeariennes et de leur enchevêtrement caractéristique de tragique et de grotesque, le metteur en scène a maintes fois démontré une folle capacité à dynamiter et rajeunir des textes millénaires. Pour l’écriture de sa cérémonie d’ouverture, il s’est entouré de plusieurs auteurs et historiens (Leïla Slimani, Fanny Herrero, Damien Gabriac et Patrick Boucheron), et dit souhaiter revenir à une forme de “simplicité” – qui contraste avec la démesure du projet annoncé.
Un show pluridisciplinaire en 12 temps
Il faut s’attendre à un spectacle pluriel, entre théâtre, danse, cirque et opéra (avec 3 000 danseurs et comédiens), divisé en 12 tableaux traversés par plusieurs histoires. Celle de la France et de sa capitale d’abord, incarnée par les différents monuments croisés durant cette parade fluviale qui reliera Austerlitz au Trocadéro. Mais aussi celle de toutes celles et ceux qui habitent ou travaillent sur et près du fleuve, rencontrés par le metteur en scène. Il semblerait que les valeurs de diversité et de liberté, ainsi que les liens entre la France et le monde – l’historien Patrick Boucheron a dirigé Une Histoire mondiale de la France –, soient au cœur du spectacle.
Pour s’occuper de la BO du spectacle qui surfera sur la scène pendant trois heures, le grand ordonnateur Thomas Jolly n’a convié que des reustas locales et internationales, à même de célébrer l’histoire et la diversité de la culture musicale française. D'après le Parisien, il y aura Aya Nakamura (hourrah !) qui reprendra un titre de Charles Aznavour, flanquée de la Garde Républicaine ; Céline Dion qui chantera de son côté un morceau d’Édith Piaf et l’Américaine Lady Gaga. Côté collab, on devrait assister à un duo entre Sofiane Pamart et Juliette Armanet, à un B2B entre Philippe Katerine et Cerrone, mais aussi un duo assez “original” réunissant l’artiste lyrique Marina Viotti et le groupe de métal écolo Gojira. A signaler que le journal l'Equipe a aussi annoncé la présence de Rim'K du 113. Et on reconnaît qu'entendre "Tonton du Bled" en mondiovision, ça fout d'avance les poils.
Dernière chose, dans une récente interview du Monde, Thomas Jolly a lâché une petite info : « Nous n’allons pas investir seulement les quais et les ponts, mais le ciel aussi. Et l’eau. Qui sait, il y aura peut-être un sous-marin. »
Comment y assister ?
300 000 spectateurs pourront assister à la cérémonie en live, une jauge divisée par deux pour des raisons de sécurité et de logistique. Quelque 100 000 personnes ont payé leur billet entre 90 et 2 700 euros (!) au mois de mai pour avoir une place sur les quais bas. Les 200 000 autres places sont gratuites et dispatchées sur les quais hauts (bien sûr toutes déjà réservées). Ce mardi 23 juillet, il restait encore des places à choper sur la plateforme officielle des JO, mais à des tarifs stratosphériques, entre 990 et 11 800 euros.
A ce prix-là, vous aurez aussi accès aux 80 écrans géants plantés tout au long du parcours (pensez à valider votre QR code pour accéder à la zone). Sinon, ça passe aussi à la télé.