Huit ans après leur dernière venue sur terre – en territoire muséal parisien plus précisément – ils reviennent pour apporter aux humains, et notamment aux plus jeunes, une connaissance lunaire, un amour infini de l’art. Eux, ce sont les petits hommes verts, mais aussi rouges, bleus ou jaunes de l’artiste Invader. Des êtres de mosaïques brutes, tout droits sortis d’un jeu vidéo vintage, qui ont débarqué dans les rues du monde entier vers la fin des années 1990. D’ailleurs, les plus observateurs en ont sans doute déjà croisé au cours de leurs explorations urbaines.
Retrogaming
Sans pour autant quitter les artères pavées de la ville, les « envahisseurs » ont cette fois posé leur vaisseau spécial à deux pas du Louvre, au Musée en Herbe. Suivant la maxime des lieux – s’adresser aux grands enfants de 3 à 103 ans –, les œuvres pixélisées d’Invader plaisent aussi bien aux bambins, par leur aspect simple et ultra-coloré, qu’à leurs parents (voire grands-parents) à qui ils rappellent les jeux sur console de leur enfance.
La nostalgie, tel est d’ailleurs le thème de la première salle de cette exposition que l’on pénètre à la manière d’un joueur dans un gameplay. Entre les mini-bornes d’arcade sur lesquelles chacun peut (re)découvrir les joies de 'Tetris', 'Pong' ou 'Pac-Man', sont accrochées quelques-unes des premières réalisations d’Invader. Des tableaux faits de carreaux comme des captures d’écran de jeux indémodables, sources d’inspiration inépuisables pour l’artiste : 'Super-Mario', 'Asteroids' et bien sûr, 'Space Invader'. Un parallèle entre la technique ancestrale de la mosaïque et les nouvelles technologies basées sur un des fondamentaux du musée. A savoir l’interactivité.
Les enfants aux manettes
La dimension ludique des expositions du Musée en Herbe n’est plus à démontrer mais toujours bonne à rappeler – après tout, rares sont les musées à impliquer pleinement les enfants dans leurs événements. En plus des fameux carnets de jeux adaptés à chaque âge, amenant les petiots à réfléchir sur les œuvres de façon amusante, les mini-geeks peuvent expérimenter une mappemonde intelligente. Un planisphère lumineux pour réviser sa géographie, certes, mais qui propose surtout un tour du monde des « invasions », au nombre de 3 500 !
En appuyant sur les boutons d’une tablette, le coin du globe correspondant s’allume, ainsi que la reproduction à l’identique de l’œuvre (appelée « alias ») qui s’y trouve. On s’aperçoit alors qu’un space invader est parti dans l’espace. Qu’un autre, représentant un crabe, bulle sous l’océan. Ou encore qu’une Tortue Ninja embellit la façade d’une pizzeria à New York.
Summum du ludique : dans la dernière salle centrée sur l’artiste lui-même, son atelier et ses masques lui permettant de rester anonyme, les enfants peuvent s’essayer à l’art pixel avec un tableau magnétique. Et, à voir les réalisations de certains, on se dit que la relève est assurée.
Le point (de vie) en moins
Seul et unique bémol : dans la salle consacrée au rubik’cubisme, genre inventé en 2005 par Invader en remplaçant les carreaux de mosaïque par ceux du célèbre casse-tête carré des 80’s, pas de doute, la nostalgie est bien présente. Papa et maman s’en réjouiront sûrement mais les bouts de chou, qui n’étaient même pas encore une lueur d’espoir à l’époque où le Rubik’s Cube faisait un carton dans les cours de récré, n’y trouveront pas grand-chose de divertissant. Les Disney représentés sont parmi les plus vieux ('Le Livre de la jungle', 'Peter Pan', etc.) et donc les moins connus de leur génération. De même, impossible pour eux de tester le jeu à six faces, désespérément enfermé dans les vitrines.
Dommage mais rien de grave : comme d’habitude, le Musée en Herbe est loin d’être « Game over ».
Si cette expo vous a plu, sachez que vous avons recensé plein d'autres chouettes sorties à faire en famille dans notre dossier des expos taille mini-pousse et des meilleures expos à Paris.